6b – la rome impériale
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mais un coup de pilum bien placé, lancé par les Prétoriens,
clôt ses méfaits. La solution qui sauve Démétrius vient de
l’extérieur : l’éthique de la non-violence et les disciples de Jé-
sus sont sauvés grâce à la violence commise par des païens !
C’est Delmer Daves, auteur de quelques-uns des plus beaux
westerns des années cinquante (
Broken Arrow
,
3 :10 to
Yuma
), qui se charge de cette commande, son unique film
tourné entièrement en studio, pour rendre service à son pro-
ducteur et ami Frank Ross. Le script lui permet de gommer
la religiosité envahissante qui enkylosait
The Robe
au profit
de l’action, tandis que Claude, époux discret de Messaline
et érudit étruscologue, prophétise la régénération des vertus
républicaines à travers le christianisme naissant. Jay Ro-
binson reprend le rôle de Caligula, effrayant paranoïaque,
dont on fait un précurseur du Néron grotesque de
Quo Va-
dis
(il fait égorger un prisonnier pour tester sur lui le pou-
voir surnaturel de la tunique, bien sûr en vain). Comme on
le sait, l’empereur, aussi cruel fût-il, ne persécuta jamais les
chrétiens, mais on ne prête qu’aux riches ... (l’apôtre Pierre,
incarcéré sous Hérode Agrippa, n’arriva à Rome que vingt-
cinq ans après la mort de Caligula). Historiquement aussi
aberrant que
The Robe
, le film de Daves apporte au moins
le piment qui lui manquait : une évocation des jeux du cir-
que brutale et assez réaliste pour l’époque (c’est le premier à
illustrer sérieusement la gladiature), mais aussi une bonne
dose de sexe (les prostituées à la veille du combat, la tenta-
tive de viol de Lucia, la séduction vénéneuse de Messaline).
Opération réussie : le péplum rapportera 4,2 millions de $,
soit plus du double de son coût.
1959 Ø
The Big Fisherman (Simon le pêcheur)
(US) Frank
Borzage. – av. Herbert Rudley (Tibère). –
cf. 6b.3.1.
1959 Ø
Ben-Hur
(US) William Wyler. – av. George Relph
(Tibère). –
cf. 6b3.2.
1959
I baccanali di Tiberio (Les bacchanales deTibère/Ces
sacrées Romaines ...)
(IT) Giorgio C. Simonelli ; Bis-
tolfi Prod., 106 min. – av. UgoTognazzi (Primus), Wal-
ter Chiari (Cassius), Abbe Lane, Tino Buazzelli (Tibère),
Mara Berni. –
Comédie parodique dans la veine de
O.K.
Nerone
(1951) tournée à Cinecittà et à Capri : le chauf-
feur et le guide d’un car de touristes à Capri sont transpor-
tés à la cour de Tibère où ils participent aux bacchanales
et sont mêlés malgré eux à une tentative d’assassinat contre
l’empereur.
1961 Ø
Barabbas
(US / IT) Richard Fleischer. – av. IvanTrie-
sault (Tibère). –
cf. 6b.3.1.
1963
Il ladro di Damasco
(Le voleur de Damas)
(IT) Mario
Amendola ; Rodes Cinematografica-Tullio Bruschi, 105
min. – av. Tony Russell (Jézel), Luciana Gilli (Myriam),
Giuseppe Fortis (Vitellius), Gianni Solaro (le consul Ti-
bullus), Ferruccio Amendola, Peter White, Renato Bal-
dini. –
Dans la Syrie romaine de l’an 35, Jézel et Tisba,
deux joyeux voleurs, détroussent le forum de Damas, escro-
quent un crapuleux aristocrate romanophile, s’allient avec
Uria, le chef des rebelles syriens, et subtilisent les aigles de
la légion du consul Vitellius, envoyée en renfort. La rébel-
lion d’Uria est écrasée dans le sang, mais le consul Tibul-
lus reconnaît parmi les voleurs condamnés son propre fils,
Jézel, jadis enlevé par des pirates. Farce truffée de proues-
ses acrobatiques dans la lignée de
Thief of Bagdad
. US :
Sword of Damascus
.
1963 Ø (tv)
Claude de Lyon
(FR) René Lucot. – av. Jean-
Pierre Leroux (Caligula). –
cf. 6b.5.
1963 / 64
Roma contro Roma (Rome contre Rome /
BE :
Le sorcier de l’Arménie)
(IT) Giuseppe Vari ; Galatea
Film, 95 min. – av. Ettore Manni (Gaius), John Drew
Barrymore (le sorcier Aderbalès), Susy Andersen (Tul-
lia), Ida Galli (Rhama), Mino Doro (Lutetius), Phi-
lippe Hersent (Azer), Ivano Staccioli. –
Sous le règne
de Tibère, le centurion Gaius est envoyé en Asie Mineure
pour enquêter sur le vol du trésor du roi Tigrane (gendre
de Mithridate, roi du Pont), alors que les légions de Lu-
cius Licinius Lucullus combattent de redoutables tribus re-
belles arméniennes commandées par le magicien Aderbalès
et sa déesse d’or. Gaius découvre les agissements du prêteur
Lutetius qui affame la population et pactise secrètement
avec l’ennemi. Aderbalès attaque avec une armée compo-
sée de soldats romains ressuscités par magie, mais Gaius
brise l’enchantement en tuant le sorcier dans son repaire.
– Entre péplum (dont le filon s’épuise en 1963) et cinéma
fantastique, une bande sans prétention mais distrayante
qui emprunte ses images spectaculaires à
Hannibal
(Bra-
gaglia) et à
Costantino il grande
(De Felice). Une fois de
plus, l’Oriental est diabolisé, ici en la personne d’un magi-
cien maléfique qui pratique d’horribles sacrifices humains
et règne sur des zombies. Tournage aux studios Galatea à
Rome, avec des peintures sur verre de Mario Bava, l’orfè-
vre du film d’horreur. US :
War of the Zombies
,
Night
Star
,
Goddess of Electro
.
1964 Ø
Il gladiatore di Messalina
(IT) U. Lenzi, V. Tour-
janski. – av. Philippe Hersent (Caligula). –
cf. 6b.5.1.
Les « perfides » Arméniens utilisent la magie pour combattre l'enva-
hisseur romain dans
Roma contro Roma
(1963 / 64)
Messaline (Susan Hayward) choisit son prochain amant, l'esclave
Demetrius (V. Mature), dans
Demetrius and the Gladiators
(1954)