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l’antiquité au cinéma
nis, par les Turcs retarde cette adaptation prévue en 1972
déjà. Dernier volet de la grande trilogie euripidienne por-
tée à l’écran par Cacoyannis (après
Elektra
en 1961 et
The
Trojan Women
en 1971), toujours avec Irene Papas, qui
a chaque fois l’âge du rôle (Electre, Hélène et Clytemnes-
tre), tantôt exaltée, hystérique ou royale. Durant son exil
à New York, Cacoyannis avait déjà mis en scène au théâ-
tre ce violent réquisitoire contre les ruses et la corruption
du pouvoir, avec la même actrice.
Le cinéaste donne de la tragédie une lecture moderne : chez
Euripide, Ulysse et Calchas sont absents. Du crime rituel,
du sacrifice d’innocents à de prétendues causes sacrées, Ca-
coyannis fait un crime politique arrangé par Ulysse, l’arri-
viste, le calculateur dans l’ombre : le terrible oracle a pour
but d’écarter Agamemnon, qui s’est emparé du commande-
ment militaire à sa place. Prônant la nécessité de la révolte
individuelle contre la raison d’Etat, le film se veut aussi
anti-militariste, car l’armée, omniprésente à l’image, hur-
lante, piétinant d’impatience, et ses chefs assoiffés de sang
et de rapines, sont la véritable cause de la tragédie. Les cas-
ques des guerriers masquent leurs visages. Face à cette in-
humanité, une proie fragile et résignée qui marche vers la
mort, remarquablement incarnée par Tatiana Papamos-
kou, 13 ans. Une œuvre devenue possible grâce au retour
à la démocratie en Grèce, fin 1974.
Evitant cette fois le ghetto culturel de l’œuvre de « prestige »,
Cacoyannis donne à son film les moyens d’une mise en ima-
ges fastueuse, sans pour autant sacrifier au luxe d’artificielles
reconstitutions. Pas de palais ni de costumes rutilants, mais
un monde archaïque, une population de bergers et de pay-
sans, des monarques qui ne sont que des chefs de clan mani-
pulateurs. La nouvelle armée grecque met plusieurs milliers
d’hommes à disposition, groupés dans un décor de pierres,
de mer et de bois (tournage à Haidari, près d’Athènes, et
sur les côtes de la mer Egée). Sélectionné pour le festival de
Cannes et nominé à l’Oscar du meilleur film étranger.
1979 (tv)
The Serpent’s Son /Oresteia
(GB) Bill Hays [d’apr.
Eschyle] ; Richard Broke-BBCtv (BBC2 7.3.79), 3 ×
95 min. – av. Anton Lesser (Oreste), Claire Bloom
(Athéna), Helen Mirren (Cassandre), Denis Quilley
(Agamemnon), Diana Rigg (Clytemnestre), Patrick
Magee (Chalchas), John Nolan (Apollon), Maureen
O’Brien (Electre), Flora Robson (Kilissa), Billie Whi-
telaw, Natasha Parry (prêtresse d’Apollon), Sian Phillips
(chef des Furies), Alfred Burke. –
La trilogie d’Eschyle :
l’adultère de Clytemnestre, le meurtre d’Agamemnon à son
retour de Troie et l’exécution de Clytemnestre par son pro-
pre fils Oreste, qui est ensuite poursuivi par les Furies.
1980 / 81 (tv-mus)
Electra
(US) Paul Mills (th), Brian Large
(vd) ; Pioneer Classics DVD-Paramount VHS (NBC
28.1.81), 110 min. – av. Birgit Nilsson (Electre), Mi-
gnon Dunn (Clytemnestre), Leonie Rysanek (Chryso-
thémis), DonaldMcIntyre (Oreste), Robert Nagy (Egis-
the). –
Captation de l’opéra de Strauss au Metropolitan
Opera New York, direction musicale de James Levine.
1981 (tv)
Electre
(FR) Patrick Bureau [d’apr. Jean Giraudoux,
adapté par Maurice Clavel] (A2 23.4.81), 95 min. – av.
Silvia Monfort (Electre et Clytemnestre), Philippe Clé-
venot (Egisthe), Didier Sauvegrain (Oreste), Domini-
que Labourier (Chrysothémis).
1981 (tv-mus)
Elektra
(DE/AT) Götz Friedrich;WDR-ORF,
117 min. – av. Leonie Rysanek (Electre), Astrid Varnay
(Clytemnestre), Dietrich Fischer-Diskau (Oreste), Hans
Beirer (Egisthe), Catarina Ligendza (Chrysothémis). –
Captation viennoise de l’opéra de Strauss sous la direc-
tion musicale de Karl Böhm (Philharmonisches Orchester
Wien).
1982 (tv)
Electre
(FR) Bernard Maigrot [d’apr. Jean Girau-
doux] ; (FR3 21.3.82). – av. Hermine Karagheuz (Elec-
tre), Malka Ribowska (Clytemnestre), Bernard Broca
(Oreste), Yves Vincent (Egisthe).
1987 (tv)
Elettra
(IT) Tonino De Bernardi ; RAI. – av. Anna
Coppo /Cristina Crovella / Luciana Pasin (Electre),
Rosetta Rej (Clytemnestre), StefaniaTerzuomo (Chryso-
témis), Stefano Bonsante (Oreste), Aldo Pasquero (Py-
lade), Franco Vaio (Egisthe), Carlo Quarello (tuteur).
1987 (tv)
Electre
(FR) Hugo Santiago (La Sept-FR3 8.5.87),
95 min. – av. Evelyne Istria (Electre), Valérie Dréville
(Clytemnestre), Redjep Mitrovitsa (Oreste), Eric Frey
(Egisthe), Grégoire Ingold (Pylade). –
D’après le specta-
cle créé le 24.4.86 au Théâtre National Populaire par An-
toine Vitez.
1989 (vd-mus)
Elektra
(AT) Harry Kupfer (th), Brian Large
(vd) ; Image Entertainment and Arthaus DVD, 108
min. – av. Eva Marton (Electre), Brigitte Fassbaender
(Clytemnestre), Cheryl Studer (Chrysothémis), Franz
Grundheber (Oreste), James King (Egisthe). –
Capta-
tion de l’opéra de Strauss au Wiener Staatsoper, direction
musicale de Claudio Abbado.
1990 (tv)
Iphigenia at Aulis
(GB) Don Taylor ; Louis Marks
Prod.-BBC (BBC2 21.7.90), 120 min. – av. Roy Mars-
den (Agamemnon), Fiona Shaw (Clytemnestre), Imo-
gen Boorman (Iphigénie), Jason Durr (Potroculus),
Tim Woodward (Ménélas), Colin Wells (Stridus), Ri-
chard Ryan, David Monteath, Tyler Butterworth, Gra-
ham Sinclair (Achille). –
La tragédie d’Euripide dans la
traduction de Don Taylor, magistralement interprétée par
Imogen Boorman.
1991 (tv)
Iphigeneia en Taurois (Iphigénie en Tauride)
(GR) Nikos Koundouros ; Kadmos, 50 min. – av. Ta-
tiana Ligari (Iphigénie), Christos Tsangas (Oreste), Lam-
bros Tsangas (Thoas), Isidoros Stamoulis (Pylade).
1991 (tv)
L’Orestie
(FR) Bernard Sobel [d’apr. Eschyle] (FR3
8+15.4.91), 221 min. – av. Nada Strancar (Clytemnes-
tre), André Marcon (Agamemnon), AndréWilms (Egis-
the), Dominique Reymond (Cassandre), Didier Sandre
(Apollon), Irina Dalle (Athéna), Anouk Grinberg (Elec-
tre), Antoine Basler (Oreste), Arnaud Arbessier (Py-
lade), Yveline Aillaud, Maria Casarès, Denis Gence (les
Erynies).
Tatiana Papamoskou et Irene Papas dans
Ifigeneia
(1977)