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l’antiquité au cinéma
nique et de Gaugamèles (l’attaque de la phalange par les
chars-à-faux perses) sont reconstituées avec brio à l’aide de
6000 fantassins et 300 cavaliers de l’armée franquiste. A la
caméra CinemaScope, l’opérateur anglais Robert Krasker,
qui signa les images inoubliables de
Henry V
et
The Third
Man
. Mais en dépit de l’interprétation fougueuse de Burton
(Rossen avait d’abord envisagé John Cassavetes pour le rôle-
titre), le film, sérieux, scrupuleux dans ses moindres détails
historiques, souffre d’un manque de réelle émotion et d’une
incapacité à vraiment intégrer le discours au spectacle. Le
cinéaste a refusé toute surenchère tapageuse, opté pour une
photo et une chromatique différentes du péplum classique
(tons froids en Macédoine, éclairages à la torche), mais son
récit repose un peu trop sur des dialogues littéraires. Néan-
moins une œuvre bien plus personnelle qu’il n’y paraît, révé-
lant un artiste secret et blessé qui donnera la pleine mesure
de son talent avec les deux chefs-d’œuvre de sa fin de car-
rière,
The Hustler
(
L’arnaqueur
, 1961) et
Lilith
(1964).
– N.B. : la 20th Century-Fox annonçait pour août 1954
un
*Alexander the Conqueror
à tourner en Inde par le pro-
ducteur Frank Ross (scénario : Louis de Wohl), sans suite.
1957 Ø
La venere di Cheronea / La Vénus de Chéronée
(Aphrodite, déesse de l’amour)
(IT / FR) Fernando
Cerchio et Victor Tourjanski. – av. Massimo Girotti
(Praxitèle). –
Assisté de son fils Alexandre, Philippe II de
Macédoine remporte la bataille de Chéronée (Béotie) contre
Thèbes et Athènes. Le sculpteur Praxitèle est tué par la sol-
datesque macédonienne. – cf. Athènes contre Sparte 5c.4.
1961 (tv)
Adventure Story (Alec the Great)
(GB) Karel
Reisz (BBC 12.6.61), 100 min. – av. Sean Connery
(Alexandre le Grand), William Russell (Héphaestion),
Lyndon Brook (Philotas), WilliamDevlin (Parménion,
son père), Alex Scott (Ptolémée), Edward Cast (Perdic-
cas), Michael Brennan (Cleitos), Noël Hood (la Pythie,
prêtresse d’Apollon), Walter Brown (Polystratos), Paul
Stassino (Darius III), Margaretta Scott (la reine-mère de
Perse), Ann Dimitri (la reine Stateira), Pauline Knight
(princesse Stateira / Barsine), Alan Tilvern (Bessos,
satrape de Bactriane), Bandana Das Gupta (Roxane),
Tutte Lemkow (Mazares). –
Un des rares rôles de Sean
Connery à la télévision avant sa percée internationale dans
la peau de James Bond. Adaptation de la pièce de Terence
Rattigan (cf. version de 1950).
1963
Goliath e la schiava ribelle /Goliath et l’Hercule noir
(IT / FR) Mariano Caiano et Alfonso Brescia ; Giorgio
Agliani-FIA Roma-De Beauregard-Embassy, 95 min.
– av. Gordon Scott (Eumène dit Goliath), Ombretta
Colli (Cora), Massimo Serato (le satrape Mithrénès),
Gabriele Antonini (Alexandre le Grand), Mimmo Pal-
mara (Artaphernès), Gloria Milland. –
Sardes (Lydie),
Asie Mineure en –334 : Alexandre le Grand veut s’allier au
satrape d’Arménie, Mithrénès, pour attaquer Darius III.
Le satrape hésitant charge Eumène de la négociation. Ce-
lui-ci sauve la vie d’une parente d’Alexandre, la princesse
Cora de Phrygie, et Alexandre lui en est reconnaissant. Le
ministre Artaphernès, partisan de Darius, fait empoison-
ner Mithrénès et emprisonner Cora, mais Eumène aide les
Macédoniens à s’emparer de Sardes, tue le traître et délivre
la belle. – Produit de série bâclé aux studios IN.CI.R.-De
Paolis à Rome. US :
The Tyrant of Lydia Against the Son
of Hercules
, GB :
Arrow of the Avenger
.
1964 [sortie : 1968] – (tv)
Alexander the Great
(US) Phil
Karlson ; Albert McCleery-Selmur Productions-ABC
Television (ABC 26.1.68), 60 min. – av. William Shat-
ner (Alexandre le Grand), AdamWest (Cléandre), John
Cassavetes (Caronos), Joseph Cotten (Antigonos le Bor-
gne), John Doucette (Cleitos), Robert Fortier (Aristan-
dros), Simon Oakland (le stratège Attalos), Peter Han-
son (le stratège Tauron), Cliff Osmond (Memnon de
Rhodes), Ziva Rodann (la princesse Ada). –
Alexandre
vu par l’idéologie républicaine à Washington : un homme
blanc de l’Ouest, donc intrinsèquement supérieur, qui, en
333 av. JC, pénètre en Asie Mineure, « terre de la tyran-
nie cruelle », pour y apporter « la vie, la civilisation et la
paix ». Curieusement, l’accueil n’y est pas chaleureux, et
les libérateurs tombent sur trois cadavres de soldats macé-
doniens pendus par les pieds à un arbre. Ce sont les vic-
times d’une embuscade de la cavalerie mède commandée
par Memnon, et Alexandre se risque seul à sauver son ami
Cléandre, capturé. Il disparaît pendant cinq jours, ses stra-
tèges le croient perdu derrière les lignes ennemies. En son
absence, Caronos prend le commandement et ordonne la
retraite vers les côtes de l’Asie Mineure afin de laisser « la
Perse à Darius ». Alexandre retourne à temps avec Cléandre
et ordonne, au contraire, une marche forcée de deux jours
vers l’Est pour surprendre Memnon à Issos. Mais il garde
son plan de bataille secret, soupçonnant qu’il y a un traî-
tre dans son état-major. La nuit, il échappe à un attentat.
Les conspirateurs Caronos et Attalos tuent Antigonos, qui
a découvert leur secret, mais le mourant écrit leurs noms
dans le sable. Alexandre écrase Memnon à Issos et tue per-
sonnellement Caronos en combat singulier.
Joseph Cotten, John Cassavetes (haut) et William Shatner (bas) dans
le téléfilm
Alexander the Great
de Phil Karlson (1964)