Correctifs, rajouts et mises à jour de la filmographie 
659
enfantin avec une réelle maestria, presque sans effort. Vic-
time d’un démon intérieur qui le ronge depuis son ado-
lescence, cet Alexandre prend sarcastiquement congé de ses
généraux: «Bonne nuit tout le monde, l’aventure est ter-
minée et l’aventurier voudrait dormir...»
Adventure Story
(1961): Alexandre (Sean Connery) sur son lit de
mort, entouré de Perdiccas et Ptolémée.
2006 (tv)
Engineering an Empire – 2. Greece: Age of
Alexander – 8. The Persians
(US) de Mark Cannon et
Hassan Ildari; KPI Prod.-Kraylevich Prod.-Mechanism
Digital (History Channel 23.10.+4.12.06), 2 x 52 min.
– av. Scott C. Roe (Alexandre le Grand), Sam Kalidi
(Ptolémée), Robert Eigen (général d’Alexandre), Lisha
Yakub (reine de Perse), Siso Kamburov (prince Xerxès),
Beeta Hadian, Sully Chaudhry, Craig Sawyer, Michael
Woxland, RandiWoxland, Michael Carroll (narration).
-
Docu-fiction.
2011 (tv)
Alexander the Great
(GB) de BenMole; série «Mys-
tery Files» no. 2/4, Richard Sattin & Carl Hall/Par-
thenon Entertainment (National Geographic Channel
8.6.11), 30 min.
– Docu-fiction avec reconstitutions et co-
médiens anonymes dans les rôles de Ptolémée, Dioclétien et
Zénobie de Palmyre. Enquête sur le tombeau d’Alexandre
le Grand à Alexandrie, sa disparition ou sa destruction ul-
térieure.
1961
Adventure Story (Alec the Great)
(GB) de Karel Reisz,
«BBC Sunday Night Theatre» (BBC 12.6.61), 111 min.
– av. Sean Connery (Alexandre le Grand).
– Cette deu-
xième adaptation de la pièce de Terrence Rattigan à la té-
lévision n’a pas été réalisée, comme nous signalions, par
Rudolph Cartier (qui en est le producteur), mais par le ci-
néaste anglais Karel Reisz, un des fondateurs de la nouvelle
vague britannique («Free Cinema») qui venait de se faire
remarquer avec
Saturday Night and Sunday Morning
et signera par la suite des succès mondiaux tels que
Isa-
dora
avec Vanessa Redgrave (1968) ou
The French Lieu-
tenant’sWoman (LaMaîtresse du lieutenant français)
avec Meryl Streep (1981), cinq fois nominé aux Oscars.
Ce point tout sauf anodin ne figure pourtant ni dans la
base de données du British Film Institute ni sur IMDb !
Compte tenu de l’exigüité des studios de la BBC, la mise
en scène de Reisz est particulièrement inventive et très soi-
gnée sur le plan visuel: on n’a pas lésiné sur les costumes et
accessoires toujours judicieusement intégrés aux cadrages.
L’action se déroule en flash-back, scandée par des images
du Macédonien agonisant à Babylone. S’étonnant de mou-
rir si jeune et de surcroît dans un lit, Alexandre revit sa
rencontre avec la Pythie à Delphes (elle refuse de le rece-
voir, il entre par la fenêtre), son ingénuité et son audace
juvénile la font éclater de rire, il apprend de ses lèvres que
les dieux l’estiment «invincible». Feu vert pour la Perse.
L’échange de courriers entre Alexandre et Darius permet
de brosser un portrait singulièrement émouvant de ce der-
nier, époux dévoué, fils chaleureux, père de famille atten-
tif, très intrigué par son adversaire inattendu qu’il n’arrive
pas à haïr, même après sa défaite à Issos; il est bouleversé
en apprenant qu’Alexandre a pleuré lorsque la reine de
Perse, son épouse qu’il détient en otage, est décédée de ma-
ladie («quel type d’homme combattons-nous donc?»). Rat-
tigan fignole les échanges affectueux, quasi familiaux entre
le jeune conquérant et la reine-mère de Perse, montre la
perplexité d’Alexandre en apprenant que son ennemi ché-
rissait son propre géniteur, alors que lui s’épuise à prouver
au fantôme de Philippe qu’il n’est pas un «lâche efféminé
et faible». Les dialogues de cette pièce peu jouée sont étin-
celants d’intelligence, l’humour à la limite de l’absurde
(Roxane, muette et qui ne comprend pas un traître mot de
ce qu’on lui dit ou propose, répond toujours par un petit
rire nerveux). Après Gaugamèles, Alexandre se métamor-
phose: il se noie dans la boisson, succombe à la mégaloma-
nie et à une paranoïa meurtrière. «Au départ, nous étions
les compagnons d’un aventurier macédonien, à l’arrivée
nous sommes les esclaves d’un satrape oriental», lui assène
son ami Philotas, enchaîné, condamné à mort pour n’avoir
pas pris sa «divinité» suffisamment au sérieux. Comment
être à la fois aimé et maître du monde? Quant à Cleitos
qui lui reproche son «orientalisation» et qu’Alexandre va
tuer de ses propres mains, il lui lance: «Dommage que tes
‘ancêtres perses’ n’aient pas gagné à Marathon. Cela nous
aurait épargné toutes les batailles de ces dernières années !»
Sean Connery, qui porte le spectacle sur ses épaules, fait res-
sortir les nuances de son personnage complexe, entre fièvre,
délire, tremblements d’angoisse, crédulité et enthousiasme
I...,649,650,651,652,653,654,655,656,657,658 660,661,662,663,664,665,666,667,668,669,...674