6a – rome : de romulus à césar 
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Bernardi (Cicéron), CarloTamberlani (Pompée), Bruno
Tocci (Marc Antoine), Carla Caló (Calpurnie), Domi-
nique Wilms (la reine Astrid), Raffaella Carrà (Publia),
Cesare Fantoni (Caius Oppius), Aldo Pini (Quintus
Cicéron), Piero Palermini (Quintus Sabinus), Fedele
Gentile (Publius Crassus), Giulio Donnini (Eporido-
rix, chef des Eduens). –
A Ravenne, César apprend que
Vercingétorix s’est soulevé en Gaule tandis qu’à Rome, Ci-
céron complote pour le discréditer. Il marche vers le Nord
à la tête de ses légions, emportant sa pupille Publia qu’il
veut marier de force au général Quintus Cicéron, frère de
l’orateur, afin de calmer le jeu politique. A Gergovie, les
Gaulois lui infligent une défaite, mais César affronte Ver-
cingétorix devant Alésia, où il doit tenir tête à une armée
de secours dirigée par Astrid, reine des Suèves et amante du
chef arverne (sic). Faite prisonnière par les Gaulois, Publia
s’échappe grâce à un centurion amoureux, alerte des ren-
forts et sauve César. Vercingétorix se rend au magnanime
Romain ... qui semble lui pardonner (le film s’achève sur
un gros plan de César pensif ).
Imagerie niaise fabriquée près de Ljubljana, en Yougosla-
vie, et dans les studios romains de Dino De Laurentiis, in-
cohérente, paresseuse et maladroite de bout en bout. César
y joue le surhomme, Vercingétorix un barbare lubrique,
mais aussi un homme d’honneur (du moins selon la post-
synchronisation française dirigée par Jean Devaivre). Gla-
bre et sans tresses (puisque interprété par le séduisant Rik
Battaglia), Vercingétorix est ici un esclave gaulois auquel
César rend sa liberté après qu’il ait vaincu un Germain à
la lutte. Aussi assoiffé de pouvoir que son ennemi, il incen-
die tout dans sa révolte et « ensanglante la Gaule ». Il tor-
ture les prisonniers romains, fait couper la main droite de
ses adversaires politiques, force un centurion captif à cra-
cher sur les aigles. Les Gaulois, assimilés aux Peaux-Rouges,
imitent des cris d’oiseaux pour communiquer, mais ils sont
grimés et costumés comme des Tartares (les parures vien-
nent de servir dans
I mongoli
d’André DeToth et Riccardo
Freda). Alésia, qui ressemble à un fortin médiéval, n’est
du reste jamais assiégé, car Vercingétorix livre bataille à
champ ouvert. Nonobstant, cette bande est la seule produc-
tion italienne du cinéma parlant qui prenne César pour
héros (mis à part
Giulio Cesare contro i pirati
de Sergio
Grieco, l’année précédente, cf. 6a.5.1), et on y sent le ma-
laise des scénaristes ballottés entre l’admiration et la criti-
que (timide), entre l’hagiographie et la phraséologie mus-
solinienne. Comparé aux fresques muettes de la Péninsule,
ouvertement bellicistes et nationalistes, on note ici un glis-
sement significatif dans le portrait du conquérant : acca-
blé à la pensée des mères de Rome qui pleureront leurs fils
tombés au combat. Il remet en question l’impérialisme co-
lonial, car il n’a « pas réussi à conquérir le cœur des Gau-
lois ». Tel Napoléon dans l’imagerie du XIX 
e
siècle, on le
voit soulager des blessés ou fermer les yeux des soldats morts
(romains, s’entend). Un César quasi sentimental, scepti-
que, à l’instar des chefs d’Etat modernes dont les pays ont
été ravagés par la dernière guerre. Mais un général qui se
dit en même temps victime du gouvernement, dépendant
d’un Sénat pusillanime et corrompu (on lui refuse des lé-
gions supplémentaires), des politiciens qui refusent d’ad-
mettre que « tout ce que César entreprend, il le fait exclu-
sivement pour la gloire de Rome » ... Le soir, sous la tente,
il dicte simultanément à trois scribes un courrier à Gaius
Oppius, une lettre à son épouse Calpurnia et un chapi-
tre de
De bello gallico
. Son dédain affiché pour l’institu-
tion la plus sacrée de la res publica fait ressortir les facettes
contradictoires du futur dictateur, déterminé, fût-ce par la
force, à adapter Rome aux temps nouveaux. Ce sont dia-
logues et situations qui révèlent cela, plus que la mimique
limitée de l’Américain Cameron Mitchell, un abonné des
westerns de télévision, perruqué pour ressembler au célè-
bre buste de « pater patriae » qui illustra jadis les manuels
scolaires. US :
Caesar the Conqueror
.
1963
I giganti di Roma / Fort Alésia / Les géants de Rome
(IT / FR) Anthony Dawson [=Antonio Margheriti] ;
NCC-Devon-Radius Productions, 95 min. – av. Ri-
chard Harrison (Claudius Marcellus), Wandisa Guida
(Livilla), Ettore Manni (Castor), Alessandro Sperli (Ju-
les César), Piero Lulli (Pompée), Ralph Hudson (Ger-
manicus), Nicole Tessier (Lydia), Freddy Unger (Va-
rus), Philippe Hersent (Drusus). –
En –52. César est
défait par les Gaulois à Gergovie. Alors que Pompée incite
le Sénat à le rappeler à Rome (pour ne pas le voir revenir
en chef victorieux), et que Cicéron, jaloux des lauriers lit-
téraires remportés avec
De bello gallico
, le traîne dans la
boue, César cherche au plus vite à écraser définitivement
Vercingétorix. Il assiège Alésia, puis charge un commando
suicide dirigé par Claudius de s’introduire dans la forte-
resse gauloise et d’y détruire l’arme secrète des Gaulois, une
catapulte géante conçue par des druides savants. Claudius
sera le seul survivant de l’expédition, mais Alésia tombe et
César peut rentrer à Rome. – Mini-péplum fabriqué en
Cameron Mitchell, conquérant généreux dans
Giulio Cesare
(1963)
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