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l'antiquité au cinéma
1908
Œdipe roi
(FR) André Calmettes ; Société du Film
d’Art, 1 bob. – av. Jean Mounet-Sully (Œdipe),
Albert Lambert, Berthe Bovy. –
Les yeux crevés et le vi-
sage ensanglanté, Œdipe descend les marches de son palais
... Mounet-Sully, jadis le « dieu » de la scène parisienne et
sommité absolue de la Comédie-Française, considérait son
art comme un sacerdoce, recherchant l’approche de ses per-
sonnages à travers les exigences d’une sorte de contempla-
tion mystique. Agé de 68 ans, le comédien esquisse dans
les studios du Film d’Art de la rue Chauveau à Neuilly le
rôle qu’il créa sur scène en 1881. Calmettes, qui fut lui-
même régisseur de plateau à la Comédie-Française, vient
de signer le titre le plus célèbre de la Société du Film d’Art,
L’assassinat du duc de Guise
.
1910
Edipo re
(Œdipe-Roi)
(IT) Giuseppe De Liguoro ; Mi-
lano Film, 305 m. – av. Giuseppe De Liguoro (Œdipe).
–
Premier représentant de l’aristocratie napolitaine à s’oc-
cuper de cinéma, le comte di Liguoro di Pregicce enchaîne
avec Sophocle après sa version de « L’Odyssée » (cf. 5b.2).
1912
Koning Œdipus /Œdipus Rex
(NL /GB) Rafaël
Bouwmeester ou Léon Boedels ; Franz Anton Nög-
gerath Co., 2 bob. / 360 m. – av. Louis Bouwmeester
(Œdipe), Suzanne de Baere, Theodora Mann-Bouw-
meester (Jocaste), Anton Roemer (Polybos, roi de
Corinthe), Frits Bouwmeester, Alex Faassen, Rafael
Bouwmeester. –
Louis Bouwmeester avait joué le rôle
d’Œdipe pour la première fois au théâtre en 1896. Tourné
dans les studios Nöggerath à Sloten, près d’Amsterdam.
1912
Œdipus Rex
(GB) Theo Frenkel (=Theo Bouwmees-
ter] ; Kinemacolor Charles Urban Film-Fabriek, 2 bob.
– av. Theo Frenkel (Œdipe), Julie Meijer (Jocaste). –
Tourné en couleurs dans les Studios Urban Ltd. Kinema-
color à Hove (vers Brighton) et à Nice (France) par le fils
de Theodora Mann-Bouwemeester (cf. supra).
1913
La légende d’Œdipe
(FR) Gaston Roudès ; Eclipse,
1050 m. – av. Paul Mounet (le devin Tirésias), Mou-
net-Sully (Œdipe), Jean Hervé (Œdipe adolescent),
Jeanne Delvair (Jocaste), Joe Hamman. –
Dans le stu-
dio de Neuilly et en extérieurs à Fontainebleau, Mounet-
Sully de la Comédie-Française refait sa grande scène de l’es-
calier en gesticulant. L’absence de paroles rend sa mimique
grotesque. Film en trois époques : «La naissance d’Œdipe »,
«Œdipe adolescent » et «Œdipe roi ».
1955 (tv)
Edipo re
(IT) Vittorio Gassman (th), Franco En-
riquez (tv) (RAI 13.5.55). – av. Vittorio Gassman
(Œdipe), Diana Torrieri (Jocaste), Raffaele Giangrande
(Tirésias), Mario Feliciani (Créon), Luigi Vannucchi,
Giulio Bosetti, Ettore Gaipa, Marcello Bertini.
1955 (tv)
Edipo a Colono
(IT) Enzo Ferrieri (th), Alberto
Cagliardelli (tv) (RAI 12.9.55). – av. Memo Benassi
(Œdipe), Enrica Corti (Antigone), Laura Rizzoli (Is-
mène), Giulio Bosetti (Thésée), Camillo Pilotto (Créon),
Giuseppe Caldani (Polynice), Gianni Tortini, Nando
Gazzolo, Carlo Alighiero. –
Mise en scène duTeatro Olim-
pico di Vicenza.
1956
Œdipus the King /Œdipus Rex (Œdipe roi)
(CA)
Tyrone Guthrie et Abraham Polonsky ; Œdipus Rex
Prod., 75 min. – av. Douglas Campbell (Œdipe), Elea-
nor Stuart (Jocaste), Donald Davis (Tirésias), Robert
Goodier (Créon), Eric House, Tony van Bridge, Dou-
glas Rain. –
Guthrie essaie de reconstituer le drame tel qu’il
a été présenté pour la première fois à Athènes il y a 2500
ans. Filmé en Eastmancolor dans les studios de Canadian
Film Industries Ltd. à Toronto, à partir de la mise en scène
ŒDIPE ET LE CYCLEDETHÈBES
Œdipe, fils de Laïos, roi de Thèbes (Béotie), et de Jocaste. L’oracle de Delphes ayant prédit que le nouveau-
né tuerait son père, Laïos abandonne l’enfant sur le mont Cithéron. Recueilli par des bergers, l’enfant est
élevé auprès de Polybe, roi de Corinthe, qu’il prend pour son géniteur. Adulte, en route pour Delphes, il
se querelle avec un inconnu (Laïos) et le tue. Puis il résout l’énigme du Sphinx qui terrorise les Thébains
et, en guise de récompense, monte sur le trône en épousant la reine Jocaste. Elle lui donne quatre enfants,
Etéocle, Polynice, Antigone et Ismène. C’est ici que commence
Œdipe-Roi
, la tragédie de Sophocle (430 av.
JC). La cité de Thèbes est affligée d’une plaie que l’oracle attribue à une punition divine pour le meurtre du
roi Laïos. Au cours de son enquête, Œdipe, le successeur au trône, apprend de la bouche du devin aveugle
Tirésias que c’est lui-même qui aurait assassiné le roi en accomplissement de la prophétie de l’oracle de
Delphes, en tuant son père et en épousant sa mère, Jocaste. Celle-ci se suicide, son fils se crève les yeux « qui
voyaient sans voir » et s’enfuit de Thèbes, accompagné de sa fille ANTIGONE (cf. infra). Le trône de Thè-
bes reste vacant et Créon, beau-frère d’Œdipe, est élu roi. – cf. aussi
Œdipus Rex
, opéra d’Igor Stravinsky
sur un livret de Jean Cocteau (1927).
Orson Welles, Tirésias inquiétant dans
Œdipus the King
(1967)
s
5a.3
s
5a.3.1