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– rome : de romulus à césar 
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coe-BBC-Discovery Channel-ZDF (BBC1 5.10.06),
43 / 59 min. – av. James D’Arcy (Tiberius Sempronius
Gracchus), Greg Hicks (Scipion Emilien), David Hin-
ton (Axius), Geraldine James (Claudia, fille de Pulcher),
Tom Bell (sénateur Publius Cornelius Scipio Nasica),
David Warner (sénateur Appius Claudius Pulcher),
Wendy Nottingham (Cornelia, mère de Gracchus),
James Hillier (Marcus Octavius, tribun des patriciens),
Sylvester Morand (consul C. Hostilius Mancinus),
Paul Brightwell (Pompée), David Kennedy (Mathô),
Alisdair Simpson (narration). –
Fils d’un sénateur célèbre,
Tiberius Gracchus se distingue pendant la troisième guerre
punique sous Scipion Emilien en – 146 en dirigeant
l’assaut des murailles de Carthage. Il assiste au pillage et
à la destruction générale de la cité. De retour en Italie,
il constate que les trois guerres successives ont plongé le
peuple, et notamment la petite paysannerie, dans la
misère. A présent que l’ennemi extérieur n’existe plus, la
paix sociale est menacée, et le sénateur Pulcher craint la
chute de la République. Ses confrères Nasica et Octavius,
enrichis grâce à l’or carthaginois, achètent des terres et en
chassent les agriculteurs pour les remplacer par des esclaves,
force de travail plus économique. En Espagne, Gracchus
sauve la vie de 20000 légionnaires encerclés par les Ibères,
mais le Sénat rechigne à tenir les promesses qu’il leur a
faites. Gracchus devient tribun du peuple, épouse Claudia,
la fille de Pulcher, et s’attaque aux optimates, les grands
propriétaires fonciers (dont la majorité siège au Sénat).
En –133 au Forum, il réunit des milliers de paysans et
propose une réforme agraire pour redistribuer les terres. Il
parvient à faire voter sa loi, mais ses ennemis l’accusent
de visées monarchiques et retournent la plèbe contre lui. Il
périt assassiné par des sbires du Sénat, son cadavre est jeté
dans le Tibre, une répression sanglante s’abat sur ses parti-
sans. Peu après, Rome sombre dans la guerre civile.
Revolution
est le troisième épisode d’«Ancient Rome » (la
diffusion ne tient pas compte de la chronologie histori-
que), une série télévisée docu-fictionnelle de qualité, fa-
briquée par les équipes rodées de la BBC, animée par des
reconstructions soignées et exactes et un excellent casting.
James D’Arcy qui incarne Gracchus a joué dans
Master
and Commander
de Peter Weir en 2003, et David War-
ner s’est illustré chez Losey, Lumet, Peckinpah ou dans le
Titanic
de Cameron. Un commentaire en off et quelques
rares interventions d’historiens (en médaillon) font le lien
entre les événements recrées à l’écran. En moins d’une heure,
l’épisode parvient ainsi à donner une synthèse claire de la
situation politique, des intérêts en jeu et des stratégies ap-
pliquées. Pour illustrer l’histoire de Rome de la fin de la
République à l’effrondrement de l’Empire, la production
a choisi six chapitres soit jamais traités à l’écran, soit pré-
sentés sous un éclairage original. La vie de Tiberius Sem-
pronius Gracchus le Jeune (162-133 av. JC) est inédite
au cinéma, mais l’avocat des petits propriétaires (qui for-
maient l’essentiel de l’infanterie romaine) a été interprété
de façon mémorable par Charles Laughton dans
Spartacus
de Stanley Kubrick en 1960 (même s’il était déjà mort au
moment de l’insurrection des gladiateurs). Curieusement,
Caïus, le frère de Tiberius, n’apparaît pas dans le film (cf.
1911) : seule la carrière politique de l’aîné des deux Grac-
ques a été retenue. Le tournage s’effectue en Bulgarie, en
Tunisie et au Maroc. Rome est érigée à Boyana, le siège de
Carthage filmé dans les décors marocains de
Kingdom of
Heaven
de Ridley Scott, aux studios Atlas à Ouarzazate.
2008 (tv)
The First Barbarian War (Rome contre les Bar-
bares)
(US /GB) Gary Tuck ; épisode nº 1 de la série
«Rome : Rise and Fall of an Empire (Rome : grandeur
et décadence d’un empire) », Gardner Films (Robert
H. Gardner)-History Channel-A&E (History Chan-
nel GB : 13.4.08 /US : 22.7.08), 43 min. – av. Saul
Reichlin (narration). –
En 113 av. JC, les Cimbres du
roi Boarix (peuple germanique originaire de Jutland), les
Teutons du roi Teutobod et les Ambrons infligent une suc-
cession de défaites aux légions sur la frontière septentrio-
nale de la République. Pour y remédier, le général et consul
Marius, un militaire issu du peuple, vainqueur de Jugur-
tha en Numidie, substitue à l’ancienne armée de citoyens
aisés une armée professionnelle composée de volontaires sans
fortune, attirés par la solde et des promesses de terre. Ces
soldats plébéiens, voués corps et âme à leur chef, vont de-
venir une menace permanente pour la République sénato-
riale. Marius écrase définitivement les Cimbres à Verceuil
en –101, ce qui lui vaut d’être réélu sept fois de suite consul
à Rome : du jamais vu. L’argent, la popularité et l’armée
deviennent désormais le nerf du pouvoir sur la voie de la
dictature. – Réponse, en nettement plus modeste et répéti-
tif, de History Channel à la série éponyme de la BBC (cf.
supra,
Revolution
, 2006), cette docu-fiction instructive sur
les mécanismes économiques et socio-politiques de l’Urbs a
été tournée en Lituanie, en coopération avec Baltic Film
Services à Vilnius. Outre l’intervention d’historiens amé-
ricains, on y trouve 75% de scènes reconstituées, en prio-
rité des armées en mouvement et des batailles (beaucoup
trop) contre l’envahisseur barbare. Une poignée de comé-
diens anonymes anime le récit, ici dans les rôles (muets) de
Marius, de Boarix et de Gnaeus Papirius Carbo.
La révolte des esclaves
Troisième guerre servile
73-71 av. JC
Pendant trois ans, 120000 esclaves révoltés ravagent l’Ita-
lie sous la direction de SPARTACUS, un Thrace (Bulgare)
originaire du pays des Maides, selon Plutarque, qui s’est
emparé avec 74 de ses compagnons de la fameuse école
de gladiateurs de Capoue. Avec ses généraux, le Gaulois
Œnomaos et le Germain Crixos, le gladiateur thrace défait
les légions romaines en neuf  batailles et traverse deux fois
l’Italie du nord au sud, sans toutefois s’attaquer à Rome
même. Ses hommes refusent de quitter l’Italie pour rega-
gner leurs pays d’origine, préférant vivre de pillages sur la
Péninsule. En mars 71, Crassus vainc Spartacus sur les ri-
ves du Silarus, en Lucanie (Italie méridionale), tandis que
Pompée, accouru d’Espagne, disperse les dernières bandes
d’insurgés rescapés de la bataille au nord et récolte tous les
lauriers de la victoire. Spartacus meurt au combat (mais
son corps n’est pas identifié, ce qui laisse le champ libre
à toutes les hypothèses romanesques possibles). Les 6000
survivants sont crucifiés le long de la via Appia de Capoue
jusqu’aux portes de Rome, sur ordre de Crassus. – Nota
bene : les deux premiers soulèvements d’esclaves eurent lieu
en Sicile et en Campanie entre 135 et 102 av. JC, mais
n’atteignirent jamais l’ampleur de la révolte de Spartacus.
s
6a.4.2
I...,281,282,283,284,285,286,287,288,289,290 292,293,294,295,296,297,298,299,300,301,...674