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 l'antiquité au cinéma
avec fougue jusqu’au jour où il apprend que son père était
d’origine dace. Décébale inflige une cinglante défaite aux
Romains, mais il doit sacrifier son fils Cotyso au dieu de la
guerre Xamolxès, à la demande des devins. Sa fille Méda le
fuit et s’éprend de Sévère, qu’elle a soigné sur le champ de
bataille. En hiver 86 / 87 à Tapae, la V 
e
légion de Fuscus
est anéantie avec son commandant et Sévère, qui se sent
Dace et Romain à la fois, trouve la mort dans un ultime
affrontement contre Décébale. Ce dernier signe un traité
de paix très avantageux avec Domitien.
Epopée nationale roumaine chantant les dernières victoi-
res des Daces face à l’expansion de l’Empire (85 / 86), et
annonçant indirectement l’indépendance de la République
socialiste roumaine du «Décébale des temps modernes » : le
dictateur Nicolae Ceausescu. Placé à la tête du parti com-
muniste dès 1965, Ceausescu brave Moscou, refuse d’en-
vahir la Tchécoslovaquie en 1968, flirte avec le frère en-
nemi de Pékin, commerce avec l’Ouest capitaliste, insiste
sur l’héritage latin de la Roumanie, etc. Indirectement,
la fresque signale au « frère » moscovite qu’une interven-
tion militaire du style Hongrie 1956 entraînerait de lour-
des pertes pour l’agresseur, même si l’URSS, comme Rome
pour la Roumanie, joua un rôle essentiel dans l’installation
du régime communiste à Bucarest. Cette ambiguïté ami-
ennemi se reflète dans la double origine de Sévère. Première
coproduction franco-roumaine,
Les guerriers
offre une fi-
guration à perte de vue et des moyens peu habituels pour le
péplum des années 1960, Ceausescu mettant des régiments
entiers de son armée à disposition, notamment pour le siège
de la forteresse d’Argidava. On insiste sur l’opposition entre
la vie saine et naturelle des Daces et la machine de guerre
déshumanisée de l’occupant, on montre un Domitien pa-
ranoïaque, aigri et dépressif, des militaires romains dévorés
d’ambition, mais aussi, dans l’autre camp, une religiosité
barbare, véritable opium du peuple.
Les guerriers
mar-
que les débuts du réalisateur Nicolaescu, un spécialiste de
la seconde équipe qui s’illustrera surtout dans le film à cos-
tumes. Alida Valli (Méda) et Bernard Blier (Fuscus) sont
remplacés en début de tournage. Extérieurs en Roumanie
(studios de Buftea, Sarmizegetusa, Stâna de Vale, Bucegi,
Hârsova). Une fresque insipide et languissante, mais loca-
lement un grand succès en salle, avec 13 millions de spec-
tateurs à Bucarest. Décors, murailles et accessoires seront
réutilisés après quelques transformations dans
Kampf um
Rom
de Robert Siodmak (cf. 6c.2.2).
2002 (tv)
The Apocalypse
/
SanGiovanni, l’Apocalisse/Apo-
kalypse / L’Apocalypse selon saint Jean
(US /DE / IT/ 
FR/ES /GB/CZ) Raffaele Mertes ; série «The Bible / La
Bibbia /Die Bibel / La Bible », Lube-Lux Vide-Quinta-
Kirchmedia-RAI-France2-Antena3-ARD-ORF-MTM-
CzechTV-NCRV-BSKYP (RAIuno 10.12.02), 115
min. – av. Richard Harris (saint Jean), Vittoria Belve-
dere (sainte Irène), Bruce Payne (Domitien), Benjamin
Sadler (Valerius), Christian Kohlund (le gén. Quintus
Maximus), Erol Sander (Ionicus), Ian Duncan (Deme-
trius), Alessandro Bertolucci (Marcellus), Walter Nudo
(Hermes), Constantine Gregory (Corvus), Luca Ward
(Eracles), Matt Patresi (Titon), Aaron Johnson (Jocha-
nan). –
Déporté dans la colonie pénitentiaire de Patmos,
en Asie Mineure, pendant les persécutions ordonnées par
Domitien (94 / 96), saint Jean, dernier disciple à avoir vu
le Christ, y reçoit la vision de l’ « Apocalypse ». Valerius,
un espion de Rome, se convertit, s’éprend de la chrétienne
Irène et organise la fuite de Patmos. Après la mort de Do-
mitien, Jean retourne mourir dans la communauté chré-
tienne d’Ephèse (règne de Trajan). Une évocation un peu
confuse et nébuleuse des visions de l’apôtre, suite de surim-
pressions d’images pseudo-symboliques sans grande consis-
tance. Dix-septième et ultime chapitre de la grande série
internationale consacrée à «La Bible » (Ancien et Nouveau
Testament), produite dès 1993 par Lux Vide avec des ve-
dettes de cinéma dans les rôles principaux et des costumes
d’Enrico Sabatini, le collaborateur de Zeffirelli. Tournage
à Ouarzazate, au Maroc (Atlas Film Studios), et en exté-
rieurs sur l’île de Patmos. Dernier rôle de Richard Harris
avant sa mort – il joua le rôle-titre d’
Abraham
en 1993,
le premier volet de la série (cf. p. 34).
2003 (tv)
Held der Gladiatoren (Germanus – L’honneur des
gladiateurs)
(DE / AT) Jorgo Papavassiliou ; Grundy-
UFA-RTL-ORF-NRW-FFF Bayern (RTL 26.10.03), 96
min. – av. Stephan Hornung (Germanus), Dierk Prawd-
zik, László I. Kish, Andrea Cleven (Rihanna), Marion
Mitterhammer, Zsolt Bács (Galinus), TanjaWenzel (Fla-
minia), Ralf Moeller, Dierk Prawdzik, Gregor Bloéb. –
En l’an 83, sous Domitien, le prisonnier de guerre Ger-
manus, soutenu par sa jeune sœur, brille dans une école de
gladiateurs à Puteoli (Puzzoles), puis à Augusta Trevero-
rum, en Germanie, où il venge l’assassinat de son frère en
tuant un impitoyable confrère grec, « l’exécuteur de Sparte »,
dans l’arène. Une mince imitation du
Gladiator
de Ridley
Scott, tournée en République tchèque.
2008 (tv)
The Dacian Wars (De Titus à Trajan)
(US /GB)
Nick Gardner, Gary Tuck ; épisode no 6 de la série
«Rome : Rise and Fall of an Empire (Rome : grandeur
Les Romains assiègent la ville dace d'Argidava (
Dacii
, 1966)
La Roumaine et le Romain (M.-J. Nat, P. Brice) dans
Dacii
, 1966
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