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 l'antiquité au cinéma
1913
In the Days of Trajan
(La justice d’un sage)
(US)
Lorimer Johnston ; American Film Mfg., 610 m. – av.
Warren Kerrigan, George Periolat, Louise Lester, Jack
Richardson, Vivian Rich.
1956
Le schiave di Cartagine / Esclavas de Cartago (Sous
le signe de la Croix / Les esclaves de Carthage)
(IT / ES /MX) Guido Brignone ; Cinematográfica Fil-
mex-Cines-Yago Films, 95 min. – av. Gianna Maria Ca-
nale (Julia Marcia), Marisa Allasio (Léa), Jorge Mistral
(Marcus Valerius), Anna Luisa Peluffo (Esther), Rubén
Rojo (Flavius Metellus), Luigi Pavese (Publius Corne-
lius), Germán Cobos, Marcello Giorda. –
Tarse, en Cili-
cie, en 120, sous l’empereur Hadrien. Julia Marcia, la fille
du proconsul Publius Cornelius, achète deux jeunes esclaves
carthaginoises, Léa et Esther, dont la pureté et la beauté
troublent le centurion Marcus, que la patricienne aime en
vain. Par jalousie, Julia Marcia pousse le nouveau procon-
sul Flavius Metellus à persécuter les chrétiens sous de faux
prétextes. Les deux jeunes filles sont emprisonnées. Marcus
et ses amis délivrent les malheureux voués au bûcher, tuent
leur bourreaux et le centurion converti épouse Léa, deve-
nue aveugle sous la torture. « Elle a perdu la vue », déclare
le prêtre qui unit enfin le couple, «mais il lui reste la lu-
mière de la foi » ... Récit édifiant et aseptisé malgré son joli
étalage de sadisme, fabriqué à Cinecittà et à Madrid en
Totalscope et Ferraniacolor. Première coproduction italo-
espagnole de l’après-guerre, favorisée par la dévaluation de
la peseta : l’argent et la religion font bon commerce. US :
The Sword and the Cross
.
1958
La rivolta dei gladiatori / La rebelión de los gladiado-
res / La révolte des gladiateurs
(IT / ES / FR) Vittorio
Cottafavi ; Alexandra-Film (Italo Zingarelli, Virgilio De
Blasi)-Athenea-Estela-CFF, 98 min. – av. Ettore Manni
(proconsul Marcus Numidius), Georges Marchal (As-
clepius), Gianna Maria Canale (princesse Amira), Fidel
Martin (Osroès, futur roi d’Arménie), Anibal Vela (gou-
verneur Chrisippe), Mara Cruz (Zahar, sa fille), Nino
(Osroès), Rafael Luis Calvo (Robustino), Raphael Du-
ran (le ministre Bourkalla), Vega Vinci, Nando Tam-
berlani, Jesus Tordesillas (Crisippo), Salvatore Furari (le
nain). –
En 117 en Arménie et en Mésopotamie conquises
par Trajan. A Ctésiphon, la cruelle et belle princesse Amira
se sert de son neveu Osroès, un enfant maladif, et de son
époux sybarite, le satrape Chrisippe, pour assurer sa domi-
nation. Mais une révolte menée par le gladiateur Asclepius
incite Rome à envoyer Marc le Numide, avec pour mission
de mater les insurgés. Il capture Asclepius, visite les prisons
royales et finit par donner raison au petit peuple opprimé.
Amira condamne Asclepius à mourir dans l’arène. Mais la
révolte des rétiaires et des bestiaires alliés pour la circons-
tance brise la dictature d’Amira, qui est dévorée par ses
tigres après avoir fait empoisonner le jeune Osroès et essayé
d’incendier le bûcher où était ligotée l’Arménienne Za-
har, l’amour de Marcus. Asclepius périt au combat, et, se-
couru par la XX 
e
légion, Marcus devient le nouveau pro-
consul aux côtés de Zahar, fille d’un premier mariage de
Chrisippe.
Première incursion de Cottafavi dans le péplum,
La rivolta
dei gladiatori
ne mène pas moins de trois intrigues paral-
lèles, foisonne d’annotations incongrues (le nain Salvatore
sur un trône-miniature), poétiques (la rencontre inattendue
d’un enfant qui pleure et d’un guerrier sortant de son éva-
nouissement, dans un antique tombeau) ou cocasses (le sa-
trape ne souhaite pas la mort de ses gladiateurs dans l’arène,
car ils coûtent trop cher !). Au-delà de son sujet de bande
dessinée, le film séduit par de superbes mouvements de ca-
méra en Supercinescope (et Technicolor), l’intelligence de
sa mise en scène qui dynamise l’espace par une action sac-
cadée et pluridimensionnelle, enfin une obsession très cotta-
favienne de la violence et de la mort, des injustices sociales
et de l’arrogance des princes. A cheval entre le cinéma et la
télévision, l’intellectuel Cottafavi voudrait faire du Sha-
kespeare avec du cinéma populaire, et de la littérature po-
pulaire en adaptant Dostoïevski pour la RAI (il vient de
mettre en scène
Humiliés et offensés
pour le petit écran et
enchaînera cette même année avec l’
Antigone
de Sopho-
cle). Dès les premières images, on est frappé par le ton inu-
sité, blagueur et ironique du récit. Le tribun Marcus fait
partie de ces «maîtres du monde qui passent leur temps à
se reposer des guerres lucratives ou des complots politiques
tout en mourant d’ennui de n’avoir plus rien à conquérir »
(prologue). Il a choisi le poste d’ambassadeur en Arménie
parce qu’on lui en a vanté les beautés naturelles, le calme et
l’abondance de gibier. « L’Arménie est divisée en trois par-
ties, des rochers, des rochers et des rochers », dicte-t-il dé-
sillusionné à son scribe avant de se heurter à une embus-
cade, première d’une suite ininterrompue de revirements
dramatiques qui coûteront la vie à presque tous les prota-
gonistes (les flèches des mercenaires parthes d’Amira font
des ravages). A Paris, les
Cahiers du cinéma
clament leur
admiration. Tournage aux studios Pisorno Tirrenia (entre
Pise et Livorne), aux studios Sevilla-Films à Madrid avec
Persécution de chrétiens à Tarse (
Le schiave di Cartagine
, 1956)
A Ctésiphon, le proconsul Marcus (Ettore Manni) doit mater une
insurrection (
La rivolta dei Gladiatori
de Vittorio Cottafavi, 1958)
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