6c – rome : l'antiquité tardive 
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au pouvoir depuis mars 1985, mais il semble encore très
empreint de l’ère d’Andreï Gromyko (alors chef d’Etat) qui
avait, l’année précédente, intensifié les actions militaires en
Afghanistan et boycotté les Jeux olympiques de Los Angeles.
Le fait que le scénario soit tiré d’un roman de Vsevolod V.
Ivanov, écrivain banni sous Staline, pourrait toutefois être
un signe annonciateur de la perestroïka. Le réalisateur Vas-
siliev a filmé, deux ans plus tôt, la légende médiévale
Vas-
sili Bouslayev
, du cinéma académique placé dans la totale
dépendance du parti, et l’interprète de Justinien, Smoktou-
novski, grande star internationale du cinéma soviétique,
fut le
Hamlet
mémorable de Grigorij Kozintsev (1964).
Le tournage de
Rouss iznatchalnaïa
en écran large a lieu
en Crimée, dans la forteresse de Soudak où l’on érige les
rues et places de Constantinople, à Askania-Nova, dans la
région de Vyborg (golfe de Finlande) pour le village slave
et en intérieurs aux studios Maxim Gorki de films pour la
jeunesse à Moscou. Inédit en Europe de l’Ouest.
1986 (tv-mus)
Giustino
(DE-RDA) Harry Kupfer (th), An-
nelis Thomas (tv) (DDR 21.2.86), 120 min. – av. Jo-
chen Kowalski (Justin I
er
), Michael Rabsilber (Anastase
Ier), Dagmar Schellenberger (l’impératrice Ariadne, son
épouse), Violetta Madjarowa (Leocasta), Bernd Gra-
bowsky (Amanuio), Günter Neumann (Vitalien), Hans-
Martin Nau (Polidarte), Barbara Steenberg (Fortuna). –
Constantinople en 491. Justin, un paysan, sauve Leocasta,
la sœur de l’empereur Anastase I 
er
, des griffes d’un ours sau-
vage, puis accompagne le souverain dans un périple aven-
tureux pour libérer la future impératrice, Ariadne, enle-
vée par Vitalien. En guise de récompense, Anastase lui offre
sa sœur et la corégence de Byzance. – Captation de l’opéra
de Georg Friedrich Haendel et Pietro Pariati (1737) à la
Komische Oper de Berlin-Est, sous la direction musicale
de Hartmut Haenchen. L’opéra propose une vision histo-
riquement fantaisiste : l’empereur Justin I 
er
le Grand, an-
cien berger illettré d’Illyrie et fondateur de la dynastie jus-
tinienne, fit carrière dans l’armée byzantine. Il fut porté
au trône par une intrigue à la mort d’Anastase I 
er
en 518,
poussé par son neveu, l’ambitieux Justinien, qui devait lui
succéder en 527.
1997 (tv-mus)
Belisario
(AT) Sabine Loew (ORF 29.11.97),
105 min. – av. Jacek Strauch (Bélisaire), Inez Salazar
(Antinina), Natalia Biorro (Irène), Sergei Homov (Ala-
miro / Alexis), Konstantin Sfiris (Justinien I
er
), Walter
Pauritsch (Eutropio). –
Captation de l’« opera seria » en
3 actes de Gaetano Donizetti et Salvatore Cammarano
(1836) au festival de Graz, sous la direction musicale de
Dan Ratiu. – Après avoir reconquis les terres romaines
à l’ouest, le généralissime Bélisaire (v. 500-565), vain-
queur des Ostrogoths, provoque la jalousie de l’empereur
Justinien. Celui-ci le fait arrêter sur dénonciation de son
épouse Antonina, qui l’accuse faussement d’avoir tué leur
fils Alexis et de chercher à s’emparer du trône. Bélisaire est
rendu aveugle et chassé, sa fille Irène l’accompagne en exil
où le malheureux retrouve son fils disparu, à présent à la
pointe d’une armée. Ensemble, père et fils repoussent les en-
nemis de Byzance et Bélisaire, mortellement blessé, rend
l’âme aux pieds de l’empereur. – La destinée du grand gé-
néral tombé en disgrâce à la cour de Justinien, rapportée
dans l’
Histoire secrète
de Procope de Césarée, a fasciné le
Moyen Age et suscité par la suite de nombreuses tragédies
célébrant grandeur et misères d’un courtisan déchu, parmi
lesquelles le
Bélisaire
de Jean Rotroux (1642), lui-même
basé sur le drame espagnol
Le plus grand exemple de mal-
heur
d’Antonio Mira de Améscua (1632), la tragi-comé-
die de Gaultier de Costes de La Calprenède (1659), le ro-
man moral de Jean-François Marmontel (1767), la pièce
de Carlo Goldoni (1734), les toiles de Van Dyck, Bosse, K.
F. von Breda, J. F. P. Peyron ou Jacques-Louis David (
Béli-
saire demandant l’aumône
, 1781) et, entre autres, les opé-
ras de F. A. D. Philidor (1796) et de Donizetti. Précisons
toutefois que la tradition selon laquelle Bélisaire aurait eu
les yeux crevés et se serait trouvé réduit à la mendicité n’est
qu’une légende inventée au XII 
e
siècle par le poète byzantin
Jean Tzétzès et répandue par divers ouvrages, dont le ro-
man susmentionné de Marmontel. Le fils que lui attribue
Donizetti est également inventé. A l’écran, hormis la pré-
sente captation, le personnage de Bélisaire n’apparaît que
brièvement dans
Teodora
de Freda,
Kampf um Rom
de
Siodmak et
Rouss iznatchalnaïa
de Vasiliev (cf. supra).
Rome sans références
historiques précises
1908
The Gladiator’s Affianced Bride
(La fiancée du
gladiateur)
(GB) Walter Tyler ; Raleigh & Robert,
120 m. –
Deux gladiateurs s’affrontent dans l’arène pour
une femme.
1908
Une idylle romaine / La rivale
(FR) Georges Monca
(?) ; Pathé nº 2306 (« Scène dramatique »), 253 m. – av.
Georges Dorival (?). –
Saphora, une patricienne, s’éprend
du plébéien Marcus-Petrus et cherche à tuer sa fiancée Ly-
die. Une esclave la sauve et Saphora est enterrée vive, le
sort qu’elle réservait à sa rivale. Film peut-être identique
à
La rivale
de Gerolamo Lo Savio (cf. 6b.7.3) tourné la
même année en Italie.
1909
The Roman
(US) Otis Turner ou Frank Boggs [d’apr.
Edward George Bulwer-Lytton] ; Selig Polyscope Co.,
305 m. – av. Hobart Bosworth, Betty Harte, Tom
Santschi.
1909
Il fuoco sacro / Il tempio di Vesta
(IT) Alberto Carlo
Lolli ; Aquila Films, Torino, 204 m. / 5 tableaux. –
Silvia
Marcella, une patricienne, rend la vestale Era responsable
de la mort de sa fille, drame que la prêtresse avait prédit.
Marcella éteint le feu sacré et s’enfuit, Era est condamnée
à mort, mais la déesse Vesta intervient en sa faveur.
1909
The Slave
(US) David Wark Griffith ; Biograph Co.,
302 m. – av. Florence Lawrence (Nerada), James Kirk-
wood (Alachus, son mari), Harry Solter (Deletius),
Henry B. Walthall, Frank Powell, Owen Moore, Mack
Sennett, Alfred Paget. –
La belle Nereda, fille du peuple,
rejette les avances du patricien Deletius et épouse le pauvre
sculpteur Alachus. Son enfant meurt de faim, elle s’offre à
Deletius comme esclave, mais celui-ci la rend à son époux
en apprenant la mort du petit garçon. Mélo antique filmé
dans les studios Biograph à New York.
1910
La vestale
(La vestale)
(IT) Itala Film, Torino, 310 m.
Dans le temple de Vesta à Rome, un prêtre félon tente
vainement de séduire une vestale.
1910
La fille du centurion
(FR) Radios Film.
1913
In a Roman Garden
(US) Donald MacDonald ; Uni-
versal-Powers, 1 bob. – av. Edwin August, Jeanie Mac-
pherson.
s
6c.4.2
I...,603,604,605,606,607,608,609,610,611,612 614,615,616,617,618,619,620,621,622,623,...674