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a
– rome : de romulus à césar 
271
Kolowrat), 3500 m. (10 bob.) / 2812 m. (120 min.).
– av. Jeanne de Balzac (Salammbô), Victor Vina (Ha-
milcar Barca), Rolla Norman (Mâtho), Raphaël Lié-
vin (Narr’Havas), Henri Baudin (Spendius), Georg
Weisse (Shahabarim, le grand prêtre), Albert von Kers-
ten (Giscon). –
La plus fameuse adaptation du roman,
restaurée en 1990, une opération de prestige mobilisant
plusieurs grands talents de l’époque. Unique péplum des
années vingt de production française, le film respecte scru-
puleusement la trame du roman de Flaubert (sauf l’épisode
du sacrifice des enfants à Moloch qui est éludé). Son réa-
lisateur Pierre Marodon est bien introduit dans le cinéma
autrichien, lui qui a déjà tourné le sérial
Buridan, le hé-
ros de la Tour de Nesle
(1923) d’après Michel Zévaco à
Vienne et sur les rives du Danube. Enigmatique touche-
à-tout, homme de lettres polémiste et admirateur incondi-
tionnel de Flaubert, Marodon souhaite laver l’affront fait
au romancier par les cinéastes italiens dix ans plus tôt.
Pour ce film, il cumule les fonctions de réalisateur, scéna-
riste et décorateur (au générique il signe « la reconstitution
archéologique et la mise en scène »). Le rôle-titre est confié
à une descendante de l’auteur de la
Comédie humaine
.
Les décors sont fabriqués à Paris, puis expédiés par pièces
détachées à Vienne, aux studios de la Sascha à Sievering,
aux Dreamland Ateliers (intérieurs) et à la Filmstadt am
Laaerberg (extérieurs), qui disposent d’une infrastructure
1911
Salambò (La prêtresse de Tanît)
(IT) Arturo Ambro-
sio ; S.A. Ambrosio, Torino (« Série d’Or »), 384 m. –
av. Gigetta Morano (Salammbô), Alberto A. Capozzi
(Macar [=Mâtho]), Oreste Grandi, Ercole Vaser, Maria
Bay. –
Mécontents, les mercenaires mettent le feu à la forêt
et l’incendie menace le temple de Tanit, déesse protectrice
de Carthage. A la demande du grand-prêtre Schahabarim,
Salammbô calme les mercenaires, mais enflamme le cœur
de leur chef Macar. Celui-ci vole le voile sacré, Salammbô
le récupère. Pour revoir sa bien-aimée, Macar s’introduit
dans Carthage, est capturé et condamné à être brûlé vif.
Salammbô, qui doit mettre le feu au bûcher, rejoint son
amant dans les flammes. – Filmée dans les studios Ambro-
sio de la Via Nizza à Turin, cette réduction du roman est
jugée scandaleuse par la presse française.
1914
Salambò
(IT/ [US]) Domenico Gaido ; Pasquali Film&
C., Torino-Roma Photodrama & C., Chicago (George
Kleine), 2500 m. (un prologue et 5 parties) / 1830
m. / 75 min. – av. Suzanne De Labroy (Salammbô), Ma-
rio Guaita-Ausonia (Mâtho), Cristina Ruspoli, Egidio
Candiani. –
Cette première version longue s’écarte, elle
aussi, sur plusieurs points du roman de Flaubert. Avant
de devenir chef des mercenaires, Mâtho est un esclave de
force herculéenne qui se fait flageller et dont la vue trouble
Salammbô. Son âme damnée grecque, Spendius, est ici un
domestique noir plutôt farceur. Deux ans plus tard, Mâ-
tho dirige ses hommes contre les légions romaines qui s’ap-
prochent de Carthage et enfonce les lignes ennemies avec
l’appui d’un troupeau de bovidés en colère. La plaine est
jonchée de cadavres romains. Plus tard, on voit le grand-
prêtre de Tanit pénétrer à l’intérieur de la statue géante de
la déesse par une porte secrète et parler aux fidèles. A la fin
du récit, lorsque Mâtho est capturé par l’armée carthagino-
nubienne et emprisonné, Spendius, déguisé en soldat, lui
procure une drogue qui simule les effets de la mort, puis,
en faux fossoyeur, il l’aide à s’échapper après avoir saboté
l’aqueduc. Tandis que Mâtho récupère Salammbô au palais
et précipite son rival Narr’Havas par la fenêtre, Spendius
s’introduit dans la statue de Tanit et ordonne aux prêtres
de confier le gouvernement de la cité aux amoureux. Mâ-
tho et Salammbô sont fêtés dans les rues de Carthage en
liesse ... Des cadres statiques, une grammaire rudimentaire
(pas de plans rapprochés), des moyens limités à quelques
grands décors sans relief, érigés dans les studios romains de
la Celio Film, via SS. Giovanni e Paolo. Cette production
mise sur pied pour honorer un contrat particulier entre
George Kleine (Chicago) et Ernesto Maria Pasquali restera
inédite en France. US :
Salambo, the Priestess of  Tanit
.
1924 / 25  
Salammbô / Salammbo – Kampf um Karthago
(FR / AT) Pierre Marodon ; Les Films Pierre Marodon-
Louis Aubert, Paris-Sascha Film, Wien (Alexander
soldats (événement rapporté par Polybe). Une nuit, dans
le sanctuaire de la déesse lunaire, Mâtho vole le voile sacré
(le « zaïmph ») auquel serait suspendu le destin de la ville.
Salammbô se rend dans le camp des mercenaires, récupère
le voile mais succombe au charme de Mâtho. Hamilcar
défait les troupes rebelles qui assiègent la cité et met Mâtho
aux fers. Salammbô, à présent fiancée au traître numide
Narr’Havas, rend l’âme en assistant aux tortures infligées
à son amant. – Cf. aussi
Salammbô
, opéra d’Ernest Reyer,
sur un livret de Camille du Locle (1890).
Une Carthage d’opéra dans le
Salambò
italien de Gaido (1914)
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