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l'antiquité au cinéma
le ciel de Rome.) Deux aumôniers militaires, l’un protes-
tant, l’autre catholique, expliquent aux pilotes combien leur
mission est justifiée, établissant un parallèle entre la persé-
cution des chrétiens et celle des « indésirables » sous Hitler
et Mussolini, ces nouveaux ambassadeurs de l’Antéchrist.
Les enseignes romaines sont assimilées à la svastika nazie,
et Néron devient l’oppresseur décadent « étranger » qui veut
imposer sa volonté au petit peuple américain, d’essence
saine et chrétienne. Le Code Hays en profite pour couper
de nombreux plans jugés indécents (la bisexualité du cou-
ple impérial, la femme nue sur le point d’être violée par
un gorille dans l’arène, etc.). L’énorme succès populaire du
film – les recettes du
Sign of the Cross
en 1932 / 33 s’élè-
vent à plus de 2,7 millions de dollars – confirme DeMille
dans sa décision de ne se consacrer dorénavant qu’au spec-
tacle (mêlant le sentiment de péché au sensationnel) et de
renoncer aux ambitions artistiques de sa jeunesse.
1936 [épisode romain :]
Conquest of the Air
(GB) Zoltan
Korda et Alexander Esway ; London Films. – av. Da-
vid Horne (Néron), Dick Vernon (Simon le Magicien),
Hay Petrie (Tiberius Cavallo). –
Histoire de l’aviation :
à la cour de Néron, Simon le Magicien affirme qu’il peut
voler. Erreur fatale.
1939 Ø
The Life of St. Paul : 5. – The Crown of Right-
eousness
(GB) Norman Walker. – av. George Hayes
(Néron). –
cf. Jésus-Christ 6b.3.1.
944
FiddlersThree
(GB) HarryWatt ; Michael Balcon-Eal-
ing Pictures, 88 min. – av. TommyTrinder, Sonny Hale,
Diana Decker (Lydia), Elisabeth Welch (Nora), Fran-
ces Day (Poppée Sabine), Francis L. Sullivan (Néron),
Ernest Milton (Titus), James Robertson Justice, Kay
Kendall. –
Comédie fantaisiste et musicale filmée aux stu-
dios Ealing à Londres : en promenade pluvieuse à Stone-
henge, deux militaires en permission et leur petite amie
sont frappés par l’éclair. Ils se retrouvent dans la Rome an-
tique où ils survivent en prédisant l’avenir. Lorsqu’ils vont
être jetés aux lions, un éclair les ramène aux temps moder-
nes. Schéma repris en 1951 par Soldati (
O.K. Nerone
) et
en 1959 par Simonelli (
Le baccanale di Tiberio
). US :
While Nero Fiddled
.
1949 [sortie 1953] –
Nerone e Messalina (Néron, tyran
de Rome)
(IT) Primo Zeglio ; Spettacolo Film, 106
min. – av. Gino Cervi (Néron), Yvonne Sanson (Sta-
tilia Messaline), Paola Barbara (Agrippine), Jole Fierro
(Poppée Sabine), Steve Barclay (Aulus), Lamberto Pi-
casso (Sénèque), Carlo Tamberlani (Ophonius Tigel-
linus), Ludmilla Dudarova (Valeria Messalina), Milly
Vitale (Claudia Acté), Bella Starace Sainati (Locuste),
Loris Gizzi (Decius Metellus), Silvana Jachino (Eunice),
Renzo Ricci (Pétrone). –
Avide de pouvoir, Agrippine
empoisonne Claude et impose son fils timoré Néron sur le
trône, lui qui voudrait tant être un poète. Las de ses intri-
gues, il fait assassiner sa mère, puis, rongé de remords, il
erre incognito dans les catacombes où il rencontre Acté, une
jeune chrétienne. Curieuse peinture du tyran : épris d’Acté
au point de vouloir se convertir lui-même, Néron (Gino
Cervi avant Peppone) se démasque lorsqu’il sort la grosse
émeraude qui lui sert de loupe pour lire une lettre de saint
Paul que lui a remise Acté. Dans la confusion qui s’en-
suit, il renverse une lampe et met involontairement le feu
à Suburre, déclenchant le funeste incendie de Rome ! Par
la suite, l’empereur bascule progressivement dans la para-
noïa, accuse les chrétiens (Acté périt brûlée vive), fait tuer
l’amant de son épouse Statilia Messaline, qui, elle, s’enfuit
en Gaule alerter les légions amies. – Selon ce scénario tiré
d’un roman de David Bluhmen, c’est Agrippine qui fait
Sexe et religion selon DeMille : une chrétienne violée par un gorille ... et l'héroïne martyrisée sauvée par la croix (
Sign of the Cross
, 1932)