228
l’antiquité au cinéma
galé du cinéma-bis, bâcle ce film hyper-ringard en quinze
jours avec 75000 $ et une trentaine de figurants (dont le
réalisateur lui-même et ses techniciens !). Pour les batailles,
le gouvernement grec avait promis 500 hommes, mais seuls
50 se présentent devant la caméra, et avec la chaleur esti-
vale, le groupe fond encore plus. Les boucliers sont des cou-
vercles de poubelles plaqués de papier d’aluminium. Filmé
in situ en VistaScope, notamment au temple de Poséidon
au cap Sounion, et dans les environs d’Athènes (le péri-
style de quelque bâtiment officiel grec néoclassique, héritage
d’Othon de Bavière), ce péplum de pacotille surfe sur la va-
gue des
Ercole
de Steve Reeves qui font un malheur au box-
office américain (Atlas affirme même avoir battu Hercule
aux Jeux olympiques). Par la suite, divers Maciste et Ur-
sus seront rebaptisés Atlas pour l’exploitation de leurs aven-
tures aux Etats-Unis. Cette même année, Corman se fera
pardonner en signant la première de ses excellentes adap-
tations d’Edgar Allan Poe starring Vincent Price,
House
of Usher (La chute de la maison Usher)
.
1963
Gli invincibili sette / Los invencibles
(Les sept invin-
cibles)
(IT / ES) Alberto de Martino ; Columbus-Ate-
nea, 92 min. – av. Tony Russell (Leslios), Helga Liné
(Lydia), Massimo Serato (Axel), Gérard Tichy (le tyran
Rabirios), Renato Baldini. –
La cité phénicienne de Si-
don résiste à Sparte qui terrorise l’Asie Mineure après la
chute d’Athènes. Axel, son frère Leslios et cinq esclaves re-
belles combattent les mercenaires macédoniens de Rabirios,
un usurpateur à la solde de Sparte qui a tué la mère d’Axel
et de Leslios. –Western-péplum de quat’sous fabriqué sur le
tèle dénonce le rival ennemi aux Grecs. Mais ceux-ci sont
battus par Philippe II de Macédoine à Chéronée. La sol-
datesque macédonienne tue Praxitèle dans son atelier où
Luciano récupère Iride, devenue courtisane par dépit. –
Le scénario de Damiano Damiani télescope l’imaginaire
Iride avec la fameuse Phryné (cf. supra) pour exploiter les
charmes de la star anglaise Belinda Lee, future
Messalina
de Vittorio Cottafavi. Un des rares films consacrés à un
artiste grec, que l’on voit ici périr en cherchant à préser-
ver son travail des ravages de la guerre. Tournage à Cine-
città, extérieurs (bataille de Chéronée) enYougoslavie, avec
Sergio Leone comme assistant-réalisateur. US :
Aphrodite,
Goddess of Love
.
1960
Atlas / Atlas il trionfatore di Atene
(US) Roger Cor-
man ; Filmgroup-American International, 84 min. – av.
Michael Forest (Atlas), FrankWolff (le tyran Praximède
[?] / Proximates), Barboura Morris (Candia), Walter
Maslow (Garnis), Cristos Esarchos (Indros), Andreas
Filippides (Talectos, gouverneur de Thénis), Theodoros
Dimitriu (gén. Gallus), Sascha Dario (danseuse). –
As-
siégée par le cruel Praximède, tyran de Seronikos, la ville
de Thénis propose un combat singulier pour régler le conflit.
Le tyran profite des Olympiades pour élire son champion,
Atlas, qui bat Indros, représentant de Thénis. (A la cour
du tyran, un philosophe prend la parole incognito : il s’agit,
apprend-on plus tard, de Socrate.) La ville est opprimée et
Atlas se retourne contre son employeur qu’il tue après avoir
écrasé son armée. – Son coproducteur grec ayant fait faillite
à la veille du tournage, Roger Corman, stakhanoviste iné-
A Athènes, Hypéride défend la courtisane Phryné dans un célèbre procès : sa beauté désarme les juges (
Frine, cortigiana d’Oriente
, 1953)