Page 211 - Hervé Dumont - L'antiquité au cinéma

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rir sa famille est fait prisonnier et rançonné par le barbare
celte Ingomar. Pour délivrer son père, sa fille Parthenia s’of-
fre en otage, impressionnant tellement le Barbare qu’il pose
les armes après avoir affronté ses hommes, renonce aux bri-
gandages et la prend pour femme. Adaptation libre d’une
pièce du romantique viennois Friedrich Halm alias Eligius
Franz Joseph Freiherr von Münch-Bellinghausen ( Sohn
der Wildnis, 1846) tournée au Connecticut, le film traite
une situation chère à Griffith : un homme d’une « race in-
férieure » est sauvé à la vue d’une femme blanche inno-
cente et prête à se sacrifier (cf. The Zulu’s Heart ou Call
of the Wild ). Seul à être digne du salut, il doit d’abord
tuer quelques-uns des siens avant de pouvoir accéder à la
récompense surprême : être incorporé à la Civilisation (ce
qui est exceptionnellement possible ici, Ingomar n’étant ni
un Noir, ni un Peau-Rouge). Alors que la pièce originale
défendait la culture germanique face aux Français (les no-
bles Alamans contre les mercantis latins de Marseille), Grif-
fith en fait une parabole raciste : l’immigration catholique
et juive aux Etats-Unis est perçue comme une menace par
les vieilles familles de souche protestante et seule une « amé-
ricanisation » radicale la rend acceptable à leurs yeux.
1910 Aristodemo (Aristodème) (IT) Milano Films, 210 m.
– Roi de Méssénie, Aristodème fait pendant vingt ans la
guerre aux Spartiates et se tue sur le tombeau de sa fille
qu’il avait sacrifiée pour l’accomplissement d’un vœu (env.
724 av. JC).
1911 Merope (Mérope) (IT) Latium Film Roma, 268 m. –
Mérope, veuve de Cresphontès, roi de Messène assassiné par
son propre frère Polyphontès, venge son époux avec l’aide
de son fils Ephitès. Un sujet rapporté par Euripide, Hy-
ginus, Plutarque, qui a inspiré notamment les drames de
Pomponio Torelli (1589), de Scipione Maffei (1713) et de
Voltaire (1743).
1911 La vierge d’Argos (FR) Louis Feuillade ; Gaumont nº
2157, 300 m. / 12 min. (« Scène antique en couleurs ») –
av. Renée Carl (Myrtis), Yvette Andreyor, Henri Varna,
Bréon. – Sur désignation du grand prêtre fourbe Cratès,
une vierge, Myrtis, veut se sacrifier pour sauver la cité d’Ar-
gos ravagée par la peste. Elle est sauvée par son fiancé et
Cratès périt.
1911 Clio e Filete (IT) Oreste Mentasti ; Itala Film, Torino,
478 m. / 2 bob. – av. Lydia Quaranta (Clio), Federico
Pozzone (le roi Diomède), Alexandre Bernard (Philète).
– Philète s’éprend de Clio, fille de Diomède. Le roi bar-
bare Haxar la désire aussi et, devant le refus de Diomède,
il conquiert la cité avec son armée. Philète cache le roi dé-
chu dans les montagnes et enlève Clio, captive de Haxar,
tandis que ce dernier périt sous les décombres du palais.
US : Clios and Phylates.
1911 La vergine Dircea (IT) Latium Film, Roma, 294 m. –
Timante, fils du roi de Thrace, épouse secrètement Dircé,
une vestale destinée à être sacrifiée au temple d’Apollon.
Timante révèle à son père que Dircé ne peut être immolée,
à présent qu’elle n’est plus vierge. Afin de calmer la colère
du souverain, le père adoptif de Dircé lui révèle à son tour
que la jeune fille est en réalité la sœur de Timante, donc
sa propre fille.
1912 Tyrtée (FR) Louis Feuillade ; Gaumont nº 3890, 308 m.
– av. René Navarre (Tyrtée). – En 686 av. JC, Sparte, en
guerre contre les Messéniens, perd une bataille. On consulte
l’oracle de Delphes et la pythie annonce que seul un géné-
ral athénien pourra les sauver. Sur l’agora, les archontes
d’Athènes couvrent la délégation de Sparte de sarcasmes et
proposent le plus dérisoire de leurs guerriers, le poète lyri-
que Tyrtée, bigle, boiteux, bossu, grimaçant. Mais arrivé
à Sparte, Tyrtée révèle une âme forte, enflamme la popu-
lation et l’entraîne vers la victoire.
1914 The Pythoness (La pythie) (US) Joseph W. Smiley ;
Lubin Film Mfg., 2 bob. – av. Lillie Leslie, Clarence J.
Elmer, Eleanor Blanchard, Justina Huff, JosephW. Smi-
ley, Frankie Mann, William Cohill, Jack Delson.
1927 Delfikes yortès [Les Fêtes Delphiques] (GR) Ange-
los Sikelianos. – av. Eva Sikelianos. – Reconstitution des
« dromena », rituels ruraux de l’Antiquité sur le site de
Delphes, avec les Jeux pythiques et la représentation du
Prométhée enchaîné d’Eschyle.
1956 [épisode antique :] Honoré de Marseille (FR) Maurice
Regamey ; Cité Films-Protis, 76 min. – av. Fernandel
(Protis), Yvonne Monlaur (Gyptis), Andrex, Francis
Blanche, Michel Etcheverry, Rellys. – Comédie : en 600
av. JC, le Phocéen Protis jete l’ancre au fond des calanques
de Cassis, épouse Gyptis, la fille du chef gaulois Nann, roi
des Ségobriges, et fonde la ville de Massilia, future Mar-
seille. Honoré, jovial Marseillais, conte l’histoire de son
ancêtre grec, et d’Honorius qui vécut le siège de la ville
par Jules César en –48 (cf. 6a.5.1). Aimable pochade en
Eastmancolor fabriquée sur mesure pour Fernandel dans
les studios de Sainte-Marthe à Marseille et en extérieurs à
Bendor. Le comédien Regamey signe sa première réalisa-
tion, et Fernandel chante trois chansons, dont Honoré de
Marseille. La légende attribue la fondation de la cité au
Phocéen Euxène. Marseille, que Strabon appelle « l’école des
Barbares », resta toujours en contact étroit avec la Grande-
Grèce (la ville possédait un trésor à Delphes) et fut un in-
tense foyer de civilisation pour les Celtes de Gaule.
1961 La vendetta di Ursus (La vengeance d’Ursus) (IT)
Luigi Capuano ; Splendor Film, 98 min. – av. Sam-
son Burke (Ursus), Wandisa Guida (Syra, princesse de
Lydie), Livio Lorenzon (roi Zagros), Nadine Sanders,
Nerio Bernardi (Althée, roi de Lydie). – Ursus sauve la
princesse Syra, qu’il aime en secret, des brigands et l’escorte
en Carie pour qu’elle y épouse le fourbe roi Zagros sur or-
dre de son père. Ursus confond le criminel et empêchera
l’assassinat d’Althée, roi de Lydie. – Avatar d’Hercule et
de Maciste, Ursus, pour sa troisième apparition à l’écran,
gonfle ses pectoraux dans un produit sans surprises ni scé-
nario cohérent. US : Revenge of Ursus, GB : The Mighty
Warrior .
1976 Pythie [La pythie] (CZ) Vladimir Kavciak ; Studio
FAMU, 523 m. / 19 min. – av. Jaroslava Brousková (la
Fernandel-Protis, fondateur de Massilia (Honoré de Marseille, 1956)
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